Marie Angeletti
Marie Angeletti

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Le Consortium
Curated by Anne Pontégnie & Xavier Douroux
Marie Angeletti, 2015, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Marie Angeletti, 2015, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Marie Angeletti, 2015, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium

Marie Angeletti (1984, Marseille, France)


Marie Angeletti utilise la photographie avec la souplesse qui caractérise la circulation digitale des images, et une fluidité qui résulte aussi de modes d’existence. Les images qu’elle capture, compose, vole et retouche se situent au croisement de deux trajectoires. L’une, analytique et esthétique, explore la manière dont l’art circule et se consomme sous toutes ses formes, des plus institutionnalisées aux plus sauvages. L’autre, plus existentielle, rend compte d’une déambulation quotidienne qui cherche le point de rencontre de l’individuel et du collectif.

L’invitation du Consortium a été l’occasion de condenser à l’extrême quelques uns des projets qu’Angeletti a mené ces dernières années, à  l’affut de situations qu’elle investit à la recherche d’une transformation mutuelle. Parmi celles-ci, il y a Hotel 11 a bis où elle a pris pour point de départ un hôtel de Londres qu’elle a d’abord transformé en théâtre de prises de vue avant d’y installer spontanément les images qu’elle y avait pris. C’est par hasard qu’elle comprendra plus tard que l’hôtel, et donc aussi ses œuvres, avaient été détruits peu de temps après. Un retournement et un prolongement parasitaire  des conséquences qui se retrouve aussi pour Fabricant Couleurs. Invitée par le propriétaire d’une usine de peinture basée en France et en Chine, Angeletti est parti à la rencontre de l’art produit par les employés de l’usine pendant leur temps libre pour finalement organiser, dans l’usine même, une exposition où se mélangeaient ses images et les leurs. Cette subversion des frontières pour constituer un espace sans couture où toute la vie et toutes les images s’interpénètreraient s’accorde difficilement avec l’espace stabilisé de l’exposition. Pourtant, c’est aussi de tels moments de pause qui permettent de faire émerger la singularité du regard d’Angeletti fasciné par le passage de l’animé à l’inanimé,  par la coexistence du merveilleux et du monstrueux, par le surgissement simultané de la différence et de la répétition.
Anne Pontégnie