Mark Handforth
MARK HANDFORTH

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Le Consortium
Curated by Eric Troncy
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.
Mark Handforth, exhibition view, Le Consortium, 2004. Photo André Morin © Le Consortium.

Mark Handforth est né à Hong-Kong en 1969, il a grandi en Angleterre. Il vit à Miami depuis 1992.


Au Consortium, l’artiste présente sept œuvres récentes créées entre 2000 et 2003. Est-ce que Mark Handforth maltraite l’art ou est-ce l’espace public qu’il « usurpe » ? Car à l’ère du « tout » design qui envahit le marché de la production et de la consommation de masse, il est permis de se demander qui inspire qui.

En réalité, cet artiste hors-norme se contente de ramener le monde à une échelle qui nous permet de le regarder pour ce qu’il est, parce qu’à force de voir les choses, on ne les voit plus vraiment : un lampadaire, une bouche à incendie, un Vespa, un lever de soleil…

Si les thèmes abordés par Handforth sont étroitement liés à ceux du cinéma, c’est parce qu’il ne cherche pas uniquement à présenter des objets mais aussi à leur donner une vie susceptible de créer une ambiance. Il affectionne particulièrement celles qui sont source de plaisir : la chaleur du soleil, le balancement d’un mobile qui tourne lentement, l’éclairage à la bougie…

Un sentiment quasi religieux se dégage de ces reliques industrielles et froides dès lors que l’artiste y porte la main.

Mais c’est aussi un parfum d’enfance qui enveloppe les objets remaniés par les rêveries de Handforth, caractérisées par une éternelle fascination – presque naïve – pour le prosaïque.

Que ce soit par la réinterprétation des formes ou par leur ornementation, le mode opératoire de l’artiste vise à faire ressortir la poésie des objets. Ainsi plie-t-il littéralement lampadaires et panneaux de signalisation à ses caprices parce qu’à ses yeux, le paysage urbain regorge de sculptures potentielles.

Mais quelles que soient les déformations auxquelles il les soumet, les objets conservent un lien intrinsèque avec la réalité : très souvent, le mobilier urbain qu’il récupère à un contenu sociologique bien réel. D’une certaine façon, ses sculptures sont équivalentes à des photographies de la société actuelle. Comment nier la contemporanéité de son œuvre puisque ses sculptures pré-existent dans notre environnement ?

Néanmoins, lorsque cet artiste fait un graffiti, c’est d’un soleil de néons jaunes vifs qu’il habille le mur, faisant grimper la température de la pièce de quelques degrés. Illusionniste Mark Handforth ? Pas vraiment, mais il a l’art de nous faire ressentir le monde autrement.

Enfin, Handforth ne se contente pas d’aligner des œuvres indépendamment les unes des autres. Bien au contraire, c’est la reconstitution d’un paysage qui l’intéresse. Le Consortium lui offre donc une occasion unique d’aménager un espace où les ouvertures laissent toujours deviner ce qui va suivre et où les différences de niveau simulent l’environnement naturel.

Deviner ce qui va suivre et où les différences de niveau simulent l’environnement naturel.