Tobias Pils, Michael Williams
Michael Williams, Tobias Pils

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Consortium Museum
Curated by Eric Troncy
Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
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Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
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Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
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Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium
Tobias Pils, Michael Williams, 2017-2018, exhibition view - Photo © André Morin for Le Consortium

Tobias Pils (1971, Linz, Autriche)
Michael Williams (1978, Doylestown, Pennsylvanie, USA)


Avec le soutien de la Galerie Eva Presenhuber, Zürick & New York.
Remerciements: Gladstone Gallery, New York & Bruxelles; Galerie Gisela Capitain, Cologne.
Special thanks: Eva Presenhuber.


Tobias Pils (né en 1971 à Linz, il vit à Vienne) et Michael Williams (né en 1978 à Doylestown, il vit désormais à Los Angeles) se connaissaient mais n’avaient jamais exposé ensemble. C’est cependant précisément l’invitation qui leur fut faite : exposer ensemble, c’est-à-dire un peu plus qu’exposer en même temps. Ils vinrent tous les deux à Dijon, du 13 au 18 mars 2017, dans la perspective de l’exposition quelques mois plus tard, avec une intuition : celle de déplacer un peu la question d’exposer ensemble, disons même de la dépasser plus que la déplacer. Et de s’enquérir, avant tout, de la possibilité de faire œuvre ensemble.
« Nous sommes allés au magasin de fournitures pour l’art à Dijon, il y avait un rouleau de toile de lin, nous en avons  pris la moitié, nous sommes retournés au Consortium Museum et avons travaillé à la première moitié. Le jour suivant, nous sommes  retournés au magasin et nous avions acheté l’autre moitié. Cela explique pourquoi la peinture est en deux parties, et je pense que c’est pas mal. Pour la seconde partie, nous étions plus à l’aise. » (Williams) « Nous avons décidé d’acheter cette grande toile  et de la peindre ensemble. Ca ressemblait un peu à deux animaux rampant autour d’une toile au sol, et l’idée  ce n’est pas tant la peinture en elle-même que le fait de l’exécuter ensemble et de créer une température différente pour l’exposition. » (Pils) L’œuvre commune, Boulangerie (2017), fut en effet jugée satisfaisante, et exposée dans la première salle de l’exposition.

Williams obtint un BFA en sculpture à la Washington University de St Louis en 2000, et à New York, il fut l’assistant de Vito Acconci et de Matthew Barney. Pils étudia à l’Academy of Fine Arts de Vienne de 1990 à 1994 :  « Mon professeur à l’Académie à Vienne était Max Melcher. Un vieux professeur qui nous racontait des histoires de la guerre et buvait beaucoup. Nous ne connaissions  pas  vraiment son art parce qu’il  n’exposait pas. Pour moi c’était bien, je pouvais peindre à ma façon… » Les parcours sont différents, qui firent ces deux peintres par ailleurs sensiblement d’une même génération, et qui prennent l’histoire de la peinture là où elle se trouve. Leurs approches stratégiques diffèrent. «Lorsque je commence une peinture j’ai une idée assez claire — du motif Le but est de perdre cette idée en peignant. » explique Tobias Pils. Michael Williams a infligé à sa peinture une inflexion significative lorsqu’en 2012, il imprima  un collage Photoshop sur une toile et peignit sur cette « image de fond ». La palette de Pils est très essentiellement restreinte, celle de Williams ne connaît pas de restrictions. Williams envisage le présent de la peinture dans un rapport inévitablement discursif avec les images numériques contemporaines ; Pils semble affirmer la possibilité d’un présent de la peinture qui pourrait s’affranchir de cette confrontation — à eux deux, en somme, un résumé des déboires de la peinture contemporaine. L’un et l’autre, cependant, expriment un lien affirmé avec le dessin : numérique pour Williams (dont les tableaux sont la conséquence de préparations sur l’écran de l’ordinateur), à l’encre pour Pils.

L’exposition met en exergue ces ressemblances et ces dissemblances — qui dépassent les cas personnels de la peinture de l’un et de l’autre — en s’appuyant sur une conviction : « Pour être peintre il faut aimer la peinture et il faut détester la peinture. Et trouver le moyen de détester la peinture avec  amour. Je pense que nous avons cela en commun. » (Williams)
—Eric Troncy