Sheila Hicks
L'Almanach 14 : Sheila Hicks

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Consortium Museum
Curated by Franck Gautherot & Seungduk Kim
Sheila Hicks, "L'Almanach 14," 2014, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Sheila Hicks, "L'Almanach 14," 2014, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Sheila Hicks, "L'Almanach 14," 2014, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Sheila Hicks, "L'Almanach 14," 2014, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Sheila Hicks, "L'Almanach 14," 2014, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

Née en 1934 à Hastings, Nebraska, vit et travaille à Paris.


Dans les années 1950 à l’université d’art et d’architecture de Yale, elle étudie auprès de Josef Albers, ancien enseignant du Bauhaus et initiateur de l’Op art, et auprès de George Kubler, historien de l’art influant d’Amérique latine qui dirigera la thèse de Sheila Hicks sur les textiles pré-incas. Aux cours de ses voyages au Mexique et en Amérique du sud, elle s’initie aux techniques de tissages indigènes. Après ses études, elle vit quelques années au Mexique avant de s’installer à Paris en 1964.
Sheila Hicks est connue pour un travail extrêmement minutieux du textile et du tissage qui varie de la miniature au monumental. Elle réalise souvent ses pièces avec des fibres naturelles, quelquefois précieuses comme la soie ou la laine sauvage, mais aussi dans des fibres synthétiques, dont elle a parfois participé au développement. Ce travail, entre l’art, le design et l’architecture, pas toujours reconnu dans le cercle de l’art contemporain, a traversé les décennies sans se plier aux modes ou aux différents courants. Actuellement, ses œuvres sont présentes dans les collections des plus prestigieux musées du monde (Victoria & Albert Museum, London ; Centre Pompidou, Paris ; Museum of Modern Art, Tokyo ; Museo de Bellas Artes, Santiago ; Museum of Modern Art, New York, The Metropolitan Museum of Art, New York...) Elle participe à la Biennale 2014 du Withney Museum à New-York.
Des œuvres d’époques variées, rarement exposées pour certaines, sont présentées au Consortium.

Les Soft Stones (2013-2014) font partie de la série Lares and Penates 1 commencée en 1990. Pour l’exposition, Sheila Hicks a invité le personnel du Consortium à lui confier des vêtements et tissus de valeur sentimentale qu’elle a enfermés dans des pelotes tissées. Sur l’un des murs de la salle est accroché Moroccan Prayer Rug (1966), un très grand tapis de prière en laine vierge. Habituellement richement orné, le tapis présenté ici est plutôt d’aspect minimal. Quasi monochrome, une arcade plus claire se détache sobrement : le mihrâb, la porte qui conduit vers la lumière. L’œuvre Quatre Soleils Sahariens (1971), toile de lin brodée de cercles en fils de soie, fait suite à un travail beaucoup plus vaste réalisé en 1966-67 pour la salle de conférence de la Ford Foundation à New York, où était accrochée une toile de 648 cercles. Au milieu de la salle, Banisteriopsis Ciel (1968-1970), sculpture molle en lin et soie, souligne l’engagement de Sheila Hicks : « Mon propos est d’évoquer la douceur des textiles et ce que j’appelle leur “soft logic”. Dans le monde de l’architecture où prévalent les matières “dures” et une logique extrêmement rigoureuse, par contraste, il me paraît nécessaire de réserver une place particulière aux matières souples organisées selon une logique flexible. Les fibres molles et souples que j’utilise dans mon travail permettent d’atteindre l’esprit humain. »2

1 noms de divinités romaines chargées de la protection de la famille et du foyer
2 Sheila Hicks, Soft World, 1991