Angela Bulloch
L'Almanach 16 : Angela Bulloch

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Consortium Museum
Curated by Eric Troncy
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Angela Bulloch, "L' Almanach 2016," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

L’exposition convoque quelques souvenirs dont on sent que le pouls palpite encore : les premières simulations 3D, les premières images de la réalité virtuelle, et à l’évidence la Colonne sans fin (1918) de Constantin Brancusi, elle aussi faite de formes rhomboïdes ajustées entre elles, et qui travaillait (dans le sens de l’infini) l’un des axes géométriques de la représentation en même temps que, d’une manière moins scolaire, l’idée d’un « axe du monde ».
Souvenir aussi des premières œuvres d’Angela Bulloch, aux globes lumineux empruntés à l’espace urbain (les Belisha Beacons) et à la couleur semblant parfois y tenir lieu de pulsation sanguine, souvenir des Pixels Boxes qui firent plus tard leur apparition dans son œuvre. [...] Les sculptures d’Angela Bulloch convoquent quelque chose d’expérimentations artistiques historiques visant à simplifier les formes de manière radicale et quelque chose de la science fiction, du moins de l’idée qu’on pouvait s’en faire avant l’an 2000. Une science fiction naïve, inquiète et fascinée dont on suit la trace aussi dans les titres des sculptures. [...] Elles ressemblent aussi à des sortes de R2-D2 relookés, avec leurs câbles jaillissant de leurs panneaux arrière en Corian, en MDF ou en métal, computers humanoïdes aux fonctions très hypothétiques, et dont la réalisation complexe ajoute au doute quant à leur usage. Elles ont quelque chose de familier, de bienveillant, vraiment comme ce petit robot de La Guerre des étoiles, aussi vaines que lui probablement et en même temps aussi ras- surantes. [...] La précision de leurs gammes colorées, la complexité de leur structure formelle, l’absurde mécanisme qui les anime (certaines produisent simplement de la lumière, et qui varie d’une couleur à l’autre, très doucement, comme de presque vivantes choses) la délicatesse de leur position dans l’espace et leur capacité à former société dans cet espace, bref cet ensemble de décisions organisé pour que leur compréhension se passe d’audio-guide, tout cela fait du partage avec elles d’un même espace une expérience extraordinairement poétique.
––Éric Troncy


Née en 1966 à River, Canada, Angela Bulloch vit et travaille à Berlin.