Peter Wächtler
avant / après

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Le Consortium
Curated by Stéphanie Moisdon
Peter Wächtler, « Far Out », 2014. Video HD 04:24 min. Courtesy the artist and dépendance, Bruxelles.
Peter Wächtler, « Untitled (Bat) », 2018. Bronze. Courtesy the artist and dépendance, Bruxelles.
Peter Wächtler, « Laundry 1 », 2015. Watercolor and pencil on paper. Private collection, Bergen, Norway.
Peter Wächtler, « Donau », 2021. Glazed ceramic. Courtesy the artist and dépendance, Bruxelles.

Né en 1979 à Hanovre, Allemagne. Vit et travaille entre Bruxelles et Berlin.


 

« avant / après », le titre de cette première rétrospective de l’artiste allemand Peter Wächtler (né à Hanovre en 1979) indique un mouvement d’oscillation, une question de réglage dans le développement d’une œuvre unique, qui piège les lectures historiques, que l’on dirait anachronique, prise entre l’idéalisme moderniste, l’académisme pompier, les gravures dix-neuvièmistes, le réalisme poétique, la nouvelle objectivité… mais plus certainement, une œuvre qui n’appartient à aucun mouvement esthétique défini ni à un style particulier.

La pratique de Wächtler se situe entre les temps, les techniques, les régimes narratifs, entre le prosaïque et l’extraordinaire, avec une fascination assumée pour une certaine culture mainstream, la littérature de gare, les comédies romantiques, les blockbusters, tout ce qui pourrait évoquer l’humain, ce qui l’affecte de manière anecdotique, banale, drôle et tragique. Les figures humaines et animales chez Wächtler sont prises comme dans une boucle, un temps désespérément répétitif, engluées dans des récits embarrassants, sans dénouement, ressassant leur condition ultra contemporaine d’images, de personnages épuisés.

Pour mieux comprendre la relation entre ses dessins, sculptures, objets, vidéos et films d’animation, il faut considérer l’importance de l’écriture, du langage. Car Wätchler est aussi écrivain, et ses histoires racontent celles de protagonistes embourbés dans l’inquiétude, la mélancolie, l’amertume ou l’absurde. A travers ses romans (The Set, Come On, Jolly Rogers) on perçoit ce qui structure ce monde fermé sur la répétition, la fragmentation, les rapports d’échelle et de figuration. Où l’on voit se dégager un récit étrange et superficiel, entre la vulgarisation métaphysique, les pseudo-science humanistes et les théories analytiques de l’art.

— Stéphanie Moisdon