Genesis Tramaine

Facing Giants'

Née en 1983 à New York, États-Unis. Vit et travaille à New York. 

Avec le soutien de la galerie Almine Rech, Paris, Bruxelles, Londres, New York, Shanghai, Monaco, Gstaad. 

Raconter la vie des Saints est une fonction dont la peinture s’est affranchie depuis longtemps : des émancipations qui caractérisent l’histoire des avant-gardes, celle-ci est peut-être la plus ancienne…  Mais Genesis Tramaine, une mathématicienne américaine, ex professeure d’algèbre, d’une quarantaine d’années, devenue "devotional painter", parfaitement autodidacte, offre à ses toiles le récit de la vie des saints — elle a quelques révélations à faire.

"Je pense qu'il est important de peindre un vrai récit, une représentation honnête. Je ne pense pas que [mes saints] ressemblent aux saints tels qu'ils nous ont été décrits... [il s'agit] de faux récits." explique Genesis Tramaine. Elle précise : "Les images des saints que nous connaissons et qui nous sont montrées sont tous blancs avec des cheveux blonds – et nous savons tous que ce n'est pas vrai."
Elle a, aussi, fabriqué un style qui rend ses portraits (elle ne peint que des portraits) immédiatement reconnaissable et qui avouent leur hérédité stylistique : Georges Condo, Jean-Michel Basquiat, Francis Bacon… Plus, c’est l’histoire du portrait toute entière qui est convoquée dans cette fresque inédite.

"Facing Giants’", l’exposition au Consortium Museum, présente une quinzaine de toiles et dessins, inédits et réalisés pour l’exposition de Genesis Tramaine qui poursuit avec ces nouvelles œuvres son singulier projet.

"Je suis une peintre dévotionnelle et j'ai hâte de présenter mon exposition Facing Giants’, avec une sélection de mes œuvres de dévotion et d’adoration qui sont des œuvres sur toile et des œuvres sur papier. Cela n'a pas été fait depuis un certain temps. J'ai réduit la taille de mes œuvres, je travaille sur des toiles plus petites, et l'énergie qui s'en dégage est aussi importante que celle des œuvres que l'on a pu voir auparavant. J'ai également exploré de nouveaux matériaux que je suis heureuse d'exposer dans ces œuvres de plus petite taille.
Il s'agit de saints bibliques qui ont affronté des géants, qu'il s'agisse de géants réels ou de géants symboliques comme la peur, l'amour, l'acceptation ou la non-acceptation, les géants qui font face à Dieu et ne sont pas acceptés, les géants du jugement... ceux qui se sont assis dans la boue, si vous voulez, et qui ont trouvé un moyen de persévérer. Je voulais passer le plus de temps possible avec ces énergies et ces récits, pour m'encourager et encourager les autres. Il est très important que la narration du contenu que je peins soit aussi forte que la peinture physique. [...]
L'idée est que je peigne quelque chose que je ne peux pas voir, que je vous dis voir, que je ne peux pas vous prouver que j'ai vu, autre que l'évidence de l'œuvre... Je sais que je vis dans ce monde mystifié, une sorte d'état onirique, je vis là, j'occupe cet espace confortablement, et je pense que l'idée de sortir de cet espace avec de la matérialité physique est incroyable, mais aussi folle. Je n'arrive pas à lui donner un sens. Je n'ai qu'à montrer la preuve ou l'évidence du travail d'adoration que j'ai accompli. Mais je pense que plus j'approfondis la Genèse, plus je me rapproche de moi-même et plus je me rapproche de Dieu" nous explique Genesis Tramaine.

— Éric Troncy