Felix González-Torres
FELIX GONZALEZ-TORRES

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Le Consortium
Curated by Eric Troncy
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
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FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum
FELIX GONZALEZ-TORRES, exhibition view Consortium Museum, 2001. Photo André Morin © Consortium Museum

Felix Gonzalez-Torres (Cuba, 1967 –  New York, 1996)


Cet ensemble d'œuvres de 1986 à 1991 de Felix Gonzalez-Torres (né à Cuba en 1967, naturalisé américain en 1976, décédé en 1996), choisies et rassemblées pour leur relation avec l'information en général, et en particulier le New York Times, quotidien dont l'artiste déclarait qu'il était sa «source d'inspiration principale», constitue  la première exposition institutionnelle en France depuis la disparition de l'artiste.

L'entrée de l'exposition se fait par le «portrait» de Felix Gonzalez-Torres, liste en forme de frise murale de dates et d'événements importants pour l'artiste qui, selon le système mis en place par l'artiste, court jusqu'en 2001. («... New War 2001...»)

L'exposition présente 7 «Stacks», œuvres faites de piles de feuilles de papier imprimées. En l'occurrence, la plupart sont imprimées recto-verso à partir d'articles du New-York Times, parfois démesurément petits sur des feuilles très grandes. Certains de ces Stacks n'ont jamais  été présentés depuis leur création («Untitled»  (Still Life) 1989, Robert Harshorn Shimshak collection, Berkeley, Californie). Le spectateur peut à loisir emporter avec lui les feuilles des Stacks, participant du même coup à leur destruction (en assouvissant son désir de possession).

7 «Photostats» complètent cette présentation, qui reprennent la forme des portraits (succession de dates et d'événements).

«Double Fear», une œuvre de 1987, utilise des images de foule issues du New York Times. Réalisées en transfert, elles sont collées sur le mur de l'exposition, et 4 peintures ( «Untitled» (Double Fear)) qui utilisent les mêmes images, sur toile, sont présentées en regard.


« La disparition occupe une place centrale dans plusieurs œuvres de FGT. Ainsi les Stacks, piles de feuilles de papier de grands  formats,  sont  destinées à être épuisées par le pillage progressif de l'œuvre par le spectateur, qui peut en emporter  avec lui les éléments constitutifs. Littéralement abandonnée,  dans le sens d'un abandon fatigué, désespéré, érotique, l'œuvre remet son sort entre les mains de l'autre. Effet pervers, le geste s'inscrit dans une parfaite connaissance des mécanismes contemporains de communication : emporter l'œuvre pour ce qu'elle est, c'est aussi emporter, parfois accidentellement, son sens. Les larges feuilles de papier sont effectivement imprimées d'un court texte, une phrase, un mot. Parfois seulement leur titre habille l'œuvre : 'Untitled" (National Front) est une pile de feuilles rouges bordées de blanc. La disparition progressive de l'œuvre sera parfois déjouée, gratuitement, avec une injustice et une prodigalité dont la mécanique est au cœur même de la vie. Autorisant des "copies sans fin" (endless copies), l'œuvre affirme ainsi un modèle et son contraire, comme ces deux stacks présentés en 1989 portant,  l'un, la mention "Nowhere better than this place", et l'autre, "Somewhere better than this place". L'œuvre se régénère de son propre épuisement : invincible elle ne craint aucune diminution, ne redoute aucune mort, aucune extinction. Son principe personnel crâne devant ceux de la vie, Gonzalez-Torres explique que l'idée de ces pièces est précisément concommitente d'une époque où il était en train de perdre quelqu'un. L'œuvre montre à la vie le mépris qu'elle entretient pour la faiblesse de ses systèmes.
À l'occasion de son exposition à la galerie Andrea Rosen en 1990, Felix Gonzalez-Torres avait écrit ce texte qui tenait lieu de dossier de presse :  "l've been trying to work on the press release... I feel that this particular installation is about vulnerability, about having nothing to lose, about the possibility of renewal through the re-contextualisation of each piece every time it's taken by the viewer. It is also a comment on the passage of time and on the possibility of erasure and dissapearance, it is about the poetic of space, presence and beauty of chance. The same chance that makes love possible. lt is about lite in its most radical definition or demarcation : death. Like all art, it is about leaving this place for another place, maybe better than this place".
— Eric Troncy, 
1993.