Auguste Pointelin
L'Almanach 16 : Auguste Pointelin

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Consortium Museum
Curated by Xavier Douroux
Auguste Pointelin, "L'Almanach 16," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Auguste Pointelin, "L'Almanach 16," 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

Auguste Emmanuel Pointelin est issu d’une modeste famille de vignerons et limonadiers d’Arbois. Peints de mémoire, ses paysages franc-comtois sont – comme chez Corot – conçus comme des souvenirs, plus que comme des descriptions. S’il refuse de passer par l’enseignement académique de l’école des Beaux-arts, l’artiste séjourne toutefois régulièrement à Paris pour visiter le Salon où il expose à partir de 1866. Il y côtoie son compatriote Gustave Courbet dont il admire le réalisme sobre.
En marge des cercles artistiques officiels et des milieux d’avant-garde, Pointelin déclare peindre pour son seul plaisir et ne se préoccuper ni du public, ni de la mode. Pour autant, le peintre ne fuit pas les honneurs et les récompenses. Exposé au Salon de 1876, le tableau intitulé Sur un plateau du Jura, l’automne lui vaut ainsi une distinction officielle et les éloges de la critique parisienne, séduite d’emblée par le synthétisme et une interprétation plutôt mystique de son œuvre. Grand défenseur du réalisme, Castagnary admirera la simplicité mélancolique de ce paysage qui se résume à un bouleau dépouillé de ses feuilles se détachant, sur un vaste ciel gris. À l’issue du Salon, le tableau est acheté par l’État sur les recommandations de Pasteur, originaire de Dole. D’autres achats et commandes officielles suivront, grâce à l’entremise du ministre Jules Grévy, ami du peintre.

En 1897, Pointelin se retire dans le petit village jurassien de Mont-sous-Vaudrey, conservant son atelier parisien et continuant à exposer au Salon jusqu’à sa mort en 1933.
Xavier Douroux