Martin Puryear
L'Almanach 18 : Martin Puryear

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Consortium Museum
Curated by Anne Pontégnie
Martin Puryear, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Martin Puryear, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Martin Puryear, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Martin Puryear, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Martin Puryear, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Martin Puryear, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

Convergence de son exceptionnel savoir-faire inhérent à différents matériaux, de sa culture artistique et de son goût pour l'Histoire et la Justice. Afro-américain né à Washington en 1941, Puryear débute très jeune la pratique de la menuiserie, concevant petits objets et instruments de musique. Dans les années 1960, il voyage notamment en Afrique de l'Ouest où il intègre à son expérience du bois certains procédés acquis localement, puis il part pour la Suède où il étudie la gravure. De retour aux États-Unis, il développe un intérêt pour le mouvement minimaliste, dont il rejette la dimension impersonnelle de la production et le choix de matériaux pour n'en garder que l'essentiel, fidèle au less is more de Mies van der Rohe.
Il serait toutefois réducteur de cantonner son oeuvre à cette définition formaliste, tant la multiplicité des techniques, l'élégance et la maîtrise sculpturale, et l'érudition symbolique qui la rythment sont primordiales. Les trois pièces présentées dans l'exposition sont révélatrices de ce complexe mélange d'influences. Ainsi, Shackled – dont la zoomorphie combine l'utilisation d'un matériau ancestral, le fer à l'OSB, davantage usité par les bâtisseurs que par les artistes – fait directement référence aux anneaux auxquels étaient enchaînés les esclaves africains lors de leur traversée transatlantique.
La simplicité des formes, la grande technicité et le rapport de métier que Martin Puryear entretient avec ses oeuvres participent de sa reconnaissance au sein du monde de l'art depuis plus de quarante ans. En 1989, il reçoit le grand prix de la biennale de São Paulo, en 1992, il est présenté à la Documenta 9 de Kassel, et en 2007, le MOMA lui consacre une rétrospective.
Marion Payard