Salvo
L'Almanach 18 : Salvo

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Consortium Museum
Curated by Eric Troncy
Salvo, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - Photo © André Morin/Consortium Museum
Salvo, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - Photo © André Morin/Consortium Museum
Salvo, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - Photo © André Morin/Consortium Museum
Salvo, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - Photo © André Morin/Consortium Museum
Salvo, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - Photo © André Morin/Consortium Museum
Salvo, "L'Almanach 18," 2018, exhibition view - Photo © André Morin/Consortium Museum

Né en Sicile, Salvo, de son vrai nom Salvatore Mangione (1947-2015) s’installe à Turin dans les années soixante avec sa famille et s’adonne, adolescent, à la peinture en copiant les grands maîtres (Rembrandt, Chagall…). Lors d’un voyage à Paris en 1968 il est marqué par l’énergie contestataire du mouvement étudiant et dès son retour à Turin, son art prend une autre direction tandis qu’il fréquente les artistes du cercle turinois de l’Arte Povera (Merz, Penone, Boetti, Zorrio…) et rencontre divers artistes conceptuels (Sol LeWitt, Joseph Kosuth).

Dès lors, il développe une œuvre instruite des diverses recherches esthétiques de l’avant-garde dont il fait une synthèse peu conventionnelle, empruntant à des mouvements a priori contradictoires, peu soucieux des chapelles, donnant à son propre personnage une position centrale : on dit que son œuvre était un peu narcissique quant en vérité elle posait les bases de celles que d’autres développèrent plus tard en les articulant autour de biographies fictives. Il connait un succès indiscutable, expose chez John Weber à New York et participe à la Documenta 5 d’Harald Szeeman en 1972, et semble destiné à une carrière internationale de premier plan.

Mais Salvo perçoit le paradoxal conformisme de l’avant-garde et décide à partir de 1973 de revenir à la peinture (il anticipe ainsi tous les mouvements de retour à la peinture du début des années 1980).

Il se consacre alors à une peinture figurative, peint des paysages dans lesquels chaque élément est simplifié à l’extrême, les feuillages des arbres et les nuages exprimés comme de simples additions de sphères, les architectures réduites à des volumes simples qui prennent tout leur sens dans l’œuvre d’un artiste qui connaît bien les expérimentations artistiques des années soixante-dix – et grandit dans le pays de Morandi, dont il semble avoir appliqué au paysage certaines stratégies de la nature morte. 

L’exposition Salvo au Consortium pour L’Almanach 18 présente un ensemble exceptionnel d’une quinzaine de tableaux réalisés entre 1998 et 2010, réunis grâce à la fille de l’artiste.
Eric Troncy