Robert Barry
Robert Barry

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Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Barry, 2013, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

Robert Barry est né en 1936 à New York, où il vit et travaille encore aujourd’hui. Il est, avec Lawrence Weiner ou encore On Kawara (autres artistes ayant exposé au Consortium), l’une des figures de proue des premiers mouvements de l’art conceptuel. Robert Barry se distingue par la forme typographique de ses œuvres.

Pour sa troisième exposition au Consortium1, le centre d’art laisse carte blanche à l’artiste dans la salle haute et dans le hall aux grandes surfaces vitrées.

Avant d’employer les mots, il débute par la peinture qu’il abandonne au profit d’installations in situ, en fil de fer puis en fil de nylon. Cela le conduit à utiliser des matériaux quasiment invisibles, « Bien que cela pose certains problèmes, cela présente aussi d’infinies possibilités. C’est à cette époque que j’ai rejeté l’idée que l’art doit être nécessairement quelque chose à regarder. »2.

Il s’intéresse par la suite aux modes de perception conceptuelle, à des expériences autour de l’immatériel — des éléments présents et pourtant invisibles : les gaz inertes, les ultrasons, les ondes électromagnétiques, les micro-ondes, les radiations…

Il décide par la suite d’utiliser les mots, hors du formalisme visuel, pour leurs propriétés conceptuelles, universelles et impalpables. Il pense à une nouvelle conception des rapports entre l’œuvre et le langage. Ses mots apparaissent toujours en majuscule mais la taille, la couleur, le matériel et la typographie diffèrent, s’adaptant aux espaces d’exposition. Dans son travail, la subjectivité du spectateur est un élément constitutif de son œuvre ; l’évocation d’un mot crée une multitude d’interprétations, d’idées, de concepts, selon l’imagination et l’expérience propre à chacun.

Sur les vitres de la Glass box, des mots en lettres adhésives colorées se détachent. Quelques mots couplés par leur couleur, sans véritables relations sémantiques, apparaissent l’un à l’endroit l’autre à l’envers, selon que l’on se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur : WAITING / DOUBT / INTIMATE / WITHOUT / SOMEHOW / ALMOST / SUGGEST / DESIRE / PERSONAL / IMAGINE / ABOUT / FEELING / PASSION / POSSIBLE / ANOTHER / CRUCIAL, WONDER / REMIND, MEANING / CHANGING / REAL / IMPLY / BEYOND / LOOK / EXPECT / UNKNOW.

D’autres sont uniques dans leur gamme chromatique : TRANSCEND / GLORIOUS / UNDERSTAND / ALONE / IRONIC / CONFUSING / DIFFERENT / PURPOSE / ABSURD / EVOKE.

Deux polices de caractères différentes sont utilisées pour former ces mots, nous rappelant que ces œuvres sont également visuelles, des écritures faites d’images concrètes, de couleurs et de jeux formels dans l’espace transparent.
Dans la salle haute, trente bribes d’une phrase sont projetées, unies par des fondus enchaînés. Ces morceaux de phrase à la fois liés et indépendants, défilent lentement (9 min), nous laissant peu à peu découvrir un propos à la fois poétique et philosophique.

 

1Robert Barry, 27 mars — 17 mai 1991 ; Robert Barry & Peter Downsbrough, 4 mars — 19 avril 1986, Le Consortium, Le Consortium, 16 rue Quentin à Dijon.
2Robert Barry : « Entretien avec Arthur R. Rose, Art Magazine, vol.43, n°4, New York, février 1969, p. 22-23.