Sherrie Levine
The Desert

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Le Consortium
Sherrie Levine, The Desert, exhibition view Consortium Museum.
Sherrie Levine, The Desert, exhibition view Consortium Museum.

Sherrie Levine est née en 1947 à Hazelton, Pennsylvannie. Elle vit à New York.


Sherrie Levine est devenue dans les années 1970 et au début des années 1980 une figure importante de la génération d’artistes que l’on a affublée de l’étiquette « postmoderne ». L’un des caractères de son œuvre pour la critique de l’époque, et plus particulièrement Craig Owens, fut l’usage qu’elle fit de l’appropriation. Dans son essai essentiel daté de 1980, « The Allegorical Impulse: Toward a Theory of Postmodernism » Owens voit dans l’usage que Levine fait de l’appropriation, une stratégie qui milite contre l’impératif moderniste du génie de l’artiste et de son originalité.

Les sources de l’artiste sont hétéroclites, rencontrant la première photographie moderne, le mobilier moderniste, les reproductions de peintures imprimées dans les livres, les sculptures et les objets, trouvés ou de production de masse. Elle emploie un mécanisme d’appropriation complexe, qui va de la reproduction à l’identique d’une source sculpturale, à l’utilisation du dessin jusqu’à la création d’une œuvre de toute pièce, imaginée de son incarnation première. Contrastant avec l’apparente simplicité que l’étiquette d’art d’appropriation voudrait suggérer, le modèle conceptuel à l’œuvre ne se limite que rarement à la simple re-fabrication d’une image ou d’un objet.

Dans cette nouvelle série de pièces, Sherrie Levine prolonge et développe sa trajectoire conceptuelle basée sur le référencement. Des crânes de lynx et de sanglier en bronze renvoient à son exposition de 2007 au Georgia O’Keeffe Museum de Santa Fe — son lieu de résidence aujourd’hui — où les crânes de bovidés qu’elle y montrait se posaient comme une référence revendiquée à certaines peintures de O’Keeffe. Ici aussi, tout vient d’un objet trouvé, et l’artiste expose les crânes de sanglier comme une série, trois exemplaires de l’édition, présentés sur une rangée. Par le biais de la répétition, la sculpture se donne comme sa propre référence et dit l’intention sérielle au centre du travail de l’artiste.