Mathieu Malouf
L'Almanach 16 : Mathieu Malouf

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Consortium Museum
Curated by Stéphanie Moisdon
Mathieu Malouf, "L'Almanach 16", 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Mathieu Malouf, "L'Almanach 16", 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Mathieu Malouf, "L'Almanach 16", 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Mathieu Malouf, "L'Almanach 16", 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum
Mathieu Malouf, "L'Almanach 16", 2016, exhibition view - photo © André Morin/Consortium Museum

On pourrait dire que Mathieu Malouf est un peintre, qui n’appartient pas à un « nouveau » mouvement de peinture, mais un peintre abstrait, même quand il peint des portraits de gens célèbres. Donc un peintre au sens classique, qui n’exclut ni l’expressionnisme ni le maniérisme, mais qui fait des installations, de la sculpture, des bricolages multimédia, comme on disait dans les années 1980, qui aime les oeuvres de HR Giger, Hans von Marées, Ed Lehan mais aussi le golf, Rod Stewart, les sketchs du Kroll Show, réparer les voitures, citer Elvis, le poète Ernest Dowson ou l’historien d’art David Joselit.
Il lui arrive parfois d’écrire des textes critiques dans Artforum ou dans May, sans trop attendre d’être lu ou d’être payé. La critique justement, à laquelle il n’accorde que peu de crédit, s’est bien souvent contentée de voir son oeuvre comme citationnelle, selon les schémas habituels et appauvris des tenants du post et du néo. À la citation, il oppose un autre mouvement, plus rêveur, une pensée déambulatoire qui le porte à établir des connexions impensables, à faire de la rencontre la matière même d’une réflexion qui ne vise ni la distance ni l’appropriation éduquée.
Ces rencontres ont généré des situations collectives ou des espaces alternatifs, comme on disait dans les années 1990 : Larry’s Magazine à Berlin et William Gallery, rien d’autre qu’une poubelle située sur Canal Street à New York. C’est ce que l’on fait en général quand on a un peu d’énergie, beaucoup d’humour et quelques amis.
Mathieu Malouf se méfie intuitivement des opérations générationnelles, de celles qui voudraient l’identifier à une « jeunesse post-Internet », comme on dit aujourd’hui. Il est né avec le digital comme d’autres avec la machine à laver, il n’en fait pas une affaire, un axe révolutionnaire.
Il a grandi à Montréal, commencé des études en communication puis en arts plastiques. À Berlin, il a traîné dans l’atelier de Josephine Pryde. À Francfort, il a rencontré Michael Krebber avec son complice Nicolas Ceccaldi. Il vit et travaille aujourd’hui à New York, expose dans de nombreuses galeries et institutions internationales, comme on dit dans les communiqués de presse. Au Consortium, son installation s’inspire d’une pièce de Walter de Maria de 1984, A Computer Which Will Solve Every Problem in the World. Un portrait de David Joselit la regarde.
Stéphanie Moisdon


Né en 1983 à Montréal, Mathieu Malouf vit et travaille à New York.