Cecilia Bengolea
L'Almanach 18 : Cecilia Bengolea

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Consortium Museum
Curated by Stephanie Moisdon
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti
Cecilia Bengolea, "Répétition & Roy," performance at Le Consortium Museum, 2018 - photo ©Adrien Lamberti

Aussi productive que transgressive, Cecilia Bengolea est l’une des figures les plus remarquables de la scène artistique contemporaine. D’origine argentine et résidant en France depuis le début des années 2000, elle accomplit un parcours artistique résolument atypique, oscillant entre danse, performance, vidéo et sculptures animées, sans chercher à se définir ni tracer de limites entre ces différents champs.
En parallèle de son travail personnel, elle mène une collaboration étroite avec François Chaignaud, créateur et performeur aussi pluridisciplinaire qu’elle. Ensemble, ils ont fondé à Paris en 2005 la compagnie Vlovajob Pru et cosigné une dizaine de pièces marquantes, parmi lesquelles Pâquerette,
(M)IMOSA et Dub Love. L’ensemble du parcours de Cecilia Bengolea témoigne d’une incroyable mobilité, d’une sensibilité spécifique à la musique, particulièrement celle issue de la culture Jamaïcaine – du reggae au dub en passant par le dancehall et autres styles hybrides.
L'installation vidéo qu’elle réalise pour L’Almanach 18 prend la forme d’une performance participative, qui associe les danseurs du crew jamaïcain Black Eagle et la ballerine japonaise Erika Miyauchi. Cette pièce, véritable work in progress depuis près de cinq ans, est fondée sur l’idée de produire un flow continu à partir d’expériences fragmentées et disjointes. Composée de différents moments et plans-séquences, pris entre le jour et la nuit, les tempêtes et les ouragans, l’environnement extérieur joue un rôle central dans la constitution de ce corps collectif. À ces séquences de rue s’ajoutent parfois des scènes d’intérieur, extraits de la captation d’une performance réalisée par Cecilia Bengolea, François Chaignaud et Erika Miyauchi à Dia Beacon en 2017 en relation avec l’oeuvre de Dan Flavin Green Fence. Les séquences de chorégraphie dans la rue intègrent les danseurs de Kingston et Bogwalk, Craig Black Eagle, Oshane Overload Skankaz, Shanky Eqquanox, Erika Miyauchi.

Conçue spécifiquement pour L'Almanach 18 au Consortium, la performance de Cecilia Bengolea, François Chaignaud et Erika Miyauchi prolonge plusieurs années de collaborations. Ensemble et séparément, ils explorent la collision des genres et la perméabilité des influences, à travers une écriture décloisonnée, libérée des conventions et traditions d’une histoire linéaire de la danse, de la musique, de la littérature et des corps. Depuis la création de leur compagnie en 2005, Cecilia Bengolea et François Chaignaud confrontent les mondes et les recherches sans jamais rechercher d’unité de style ou d’expression. Quand les chorégraphies urbaines croisent les polyphonies françaises du XIIIe siècle ou les figures de la danse classique. Sans sujet ni objectif préalable, l’exaltation de leur rencontre devient le centre d’une pièce qui se déploie en marge de toute écriture et partition préalable, qui leur permet de partager en temps réel leurs univers propres et collectifs, différents processus de composition et d’expérimentation. Une manière pour eux de rendre compte de l’hétérogénéité des pratiques artistiques contemporaines, de créer des différences, des écarts, des répétitions. Cette volonté de ne pas maîtriser le récit, d’être en deçà ou au-delà de la maîtrise et de la négociation, est la promesse de faire apparaître d’autres modes de représentation, des transformations inattendues.
Stéphanie Moisdon

« Répétition & Roy », Performance inédite pour L’Almanach 18, Vendredi 22 juin 2018, 16h-20h

Née à Buenos-Aires, Cecilia Bengolea se forme aux danses urbaines et poursuit des études de danse anthropologique auprès d'Eugenio Barba avant d'étudier la philosophie et l'histoire de l'art à l'Université de Buenos-Aires. En 2001, elle s’installe à Paris et suit la formation Ex.e.r.c.e. à Montpellier, dirigée par Mathilde Monnier. Elle collabore régulièrement avec l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster ainsi qu’avec les artistes spécialistes du dancehall Damion BG Dancerz et Joan Mendy. En collaboration avec l'artiste anglais Jeremy Deller, elle co-réalise le film RythmAssPoetry, commissionné par la Biennale d'art contemporain de Lyon 2015.
Ensemble, ils tournent leur second film en Jamaïque, Bombom's Dream, commissionné par la Hayward Gallery de Londres et la Biennale d'art contemporain de Sao Paulo 2016. Né à Rennes, François Chaignaud étudie la danse depuis l'âge de six ans. Il est diplômé en 2003 du Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris et collabore ensuite auprès de plusieurs chorégraphes, notamment Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard et Gilles Jobin. Depuis He's One that Goes to Sea for Nothing but to Make him sick (2004) jusqu'à Думи мої (2013), il crée des performances dans lesquelles s'articulent danses et chants, dans les lieux les plus divers, à la croisée de différentes inspirations. S'y dessinent la possibilité d'un corps tendu entre l'exigence sensuelle du mouvement et la puissance d'évocation du chant, et la convergence de références historiques hétérogènes – de la littérature érotique (Aussi Bien Que Ton Coeur Ouvre Moi Les Genoux, 2008) aux arts sacrés. Ses terrains de recherche s'étendent des précurseurs de la modernité chorégraphique du début du XXe siècle (François Malkovsky, Isadora Duncan) aux avant-gardes actuelles, et des techniques et symboliques du ballet classique aux danses urbaines et non scéniques.

François Chaignaud et Cecilia Bengolea collaborent depuis 2005. Ensemble, ils créent en septembre 2014 en ouverture de la Biennale de la Danse de Lyon How Slow The Wind, pour sept danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon et signent en 2015 deux autres chorégraphies originales pour le Ballet de
Lorraine (Devoted), sur une musique de Philip Glass ; et pour le Wuppertal Tanztheater (The Lighters' Dancehall Polyphony). Avec Sylphides, performance écrite pour des corps évoluant dans des combinaisons de latex à air comprimé, ils gagnent le Prix de la critique de Paris en 2009. Cinq ans plus tard, François Chaignaud et Cecilia Bengolea reçoivent le prix Jeunes Artistes à la Biennale de Gwangju pour l'ensemble de leur oeuvre. Leurs créations sont présentées entre autres au Festival d'Automne – Paris, au Centre Pompidou Paris, Impulstanz de Vienne, The Kitchen et Abrons Art Centre de New York, le Festival d'Avignon, la Tate Modern et l'ICA de Londres, le théâtre Sadler's Well de Londres, Tanz im August à Berlin, la Biennale de Lyon, Montpellier Danse, deSingel à Anvers, Centre National de la Danse à Pantin, Teatro de la Ribera à Buenos Aires, Panorama Festival à Rio de Janeiro, SESC Sao Paulo...
Née au Japon en 1990, Erika Miyauchi a commencé la danse classique à l'âge de sept ans. Étudiante au Rui Ballet Studio (Japon), elle effectua ses premières représentations dans différents stages prestigieux au Japon. Souhaitant faire de sa passion son métier. Elle décida de partir en Europe pour se perfectionner. En 2011, elle s'installe à Paris pour commencer sa carrière. Depuis 2014, Erika a rejoint la compagnie Volvajob Pru en tant qu'interprète. Sous la direction des chorégraphes François Chaignaud et Cecilia Bengolea, Erika participe à de nombreuses créations, festivals et événements artistiques.