Robert Overby
Robert Overby: Works 1969-1987

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Consortium Museum
Curated by Alessandro Rabottini
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum
Robert Overby, "Works 1969-1987," 2015 - photo © André Morin/Consortium Museum

Robert Overby (1935, Harvey, Illinois, USA – 1993, Los Angeles, USA)


Malgré une œuvre prolifique et diversifiée, Robert Overby demeure l’un des secrets les mieux gardés de l’art américain d’après-guerre, puisqu’il ne sera que rarement exposé de son vivant. Sa production artistique variée – comprenant sculptures, installations, peintures et collages – explore les notions de représentation, d’espace et d’identité, examine la condition humaine, son déclin, sa beauté et son absurdité.

Robert Overby est né à Harvey dans l’Illinois en 1935 et, pour la majeure partie de sa vie, travaille à Los Angeles, où il meurt en 1993. Alors qu’il rencontre le succès en tant que graphiste — il crée notamment le logo Toyota, toujours en usage aujourd’hui —, Overby entame en 1969 sa production artistique, et développe un impressionnant ensemble d’œuvres caractérisées par une constante expérimentation des matériaux et des procédés. Ses premières œuvres les plus emblématiques sont des moules d’éléments architecturaux – portes, fenêtres, façades – en plastique, latex et béton ; des pièces qui se situent entre la sculpture, la peinture et l’installation, et qui révèlent une approche conceptuelle des conséquences matérielles du temps qui passe.
Les quatre années entre 1969 et 1973 marquent une période d’intense productivité durant laquelle l’artiste créa plus de 400 œuvres, documentées dans 336 to 1. August 1973 – July 1969, un livre à la chronologie inversée qu’il publie lui-même, et récemment réédité par JRP/Ringier.

Les œuvres produites durant cette période cruciale illustrent la réflexion très personnelle de l’artiste sur les productions artistiques récentes et concurrentes, notamment les sculptures molles de Claes Oldenburg et les expérimentations post minimalistes sur la perception des surfaces. Le travail d’Overby se distingue néanmoins rapidement de ces pratiques et évolue vers une approche plus psychologique et narrative, qui appréhende l’architecture et l’espace domestique comme une extension de la dégénérescence corporelle, et que l’artiste nomme « Baroque Minimalism. C’est peut-être sa préoccupation avec la nature physique de la mémoire qui font de son travail une œuvre si pertinente dans le contexte de l’art des années 1990 et celui d’artistes plus tardifs comme Rachel Whiteread, Kai Althoff et Seth Price, pour n’en citer que quelques-uns.
En 1973, la peinture devient un médium central pour Overby. L’artiste produit une série d’œuvres figuratives qui explore la représentation du corps humain comme un site où l’identité est transformée, exprimée de manière théâtrale et dissimulée. De tailles et de styles différents, sa production picturale comprend à la fois des œuvres intimes et délicates dans lesquelles les éléments figuratifs se mêlent à l’abstraction, et des pièces exubérantes et provocantes qui font références à la culture populaire, la sexualité et le consumérisme.
À travers une vaste sélection d’œuvres, l’exposition Robert Overby – Works 1969-1973 tente de rendre justice à une production artistique variée mais extrêmement cohérente d’un point de vue conceptuelle et existentielle. À cet égard, plusieurs des œuvres exposées peuvent être appréhendées comme une exploration des concepts de « surfaces » et de « peau » compris comme des lieux de transformations : que ce soit la surface d’un bâtiment ou d’une peinture comme entité matérielle, ou encore la peau en latex d’un masque, qui joue sur l’identité sexuelle. L’œuvre de Robert Overby peut-être interprétée comme une critique de notion de « style » comme une intention stable et univoque, en faveur d’une conception de l’art comme un processus continu d’investigation et de la condition humaine, appréhendée dans état constant de transition.
––Alessandro Rabottini