Bertrand Lavier
Bertrand Lavier "Unwittingly But Willingly"

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Le Consortium
Curated by Consortium Museum & FRAC Bourgogne
Vue de l'exposition "Unwittingly But Willingly", présentation des œuvres de Bertrand Lavier des collections du Consortium Museum et du FRAC Bourgogne, Consortium Museum, 2021. Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum.
Vue de l'exposition "Unwittingly But Willingly", présentation des œuvres de Bertrand Lavier des collections du Consortium Museum et du FRAC Bourgogne, Consortium Museum, 2021. Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum.
Vue de l'exposition "Unwittingly But Willingly", présentation des œuvres de Bertrand Lavier des collections du Consortium Museum et du FRAC Bourgogne, Consortium Museum, 2021. Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum.
Vue de l'exposition "Unwittingly But Willingly", présentation des œuvres de Bertrand Lavier des collections du Consortium Museum et du FRAC Bourgogne, Consortium Museum, 2021. Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum.
Vue de l'exposition "Unwittingly But Willingly", présentation des œuvres de Bertrand Lavier des collections du Consortium Museum et du FRAC Bourgogne, Consortium Museum, 2021. Photo : Rebecca Fanuele © Consortium Museum.

Bertrand Lavier (1949, Châtillon-sur-Seine)


 

La réunion des œuvres de Bertrand Lavier dans les collections du FRAC Bourgogne et du Consortium Museum compose le plus important ensemble d'œuvres de l’artiste en France. Réalisée, justement, via la réunion des quelques trente œuvres de ces deux collections, présentée du 17 septembre 2021 au 22 mai 2022 au Consortium Museum, l’exposition “Unwittingly But Willingly” pose un regard rétrospectif sur la carrière de l’artiste en présentant des œuvres emblématiques qui illustrent chacun de ses “chantiers”, réalisés depuis les années 1980 à aujourd’hui. Des objets peints aux Walt Disney Productions en passant par les superpositions d’objets, les œuvres de Bertrand Lavier interrogent notre rapport au réel et sa représentation.

Artiste majeur de la scène française, Bertrand Lavier, né en 1949 en Bourgogne, n’était pas prédestiné à être artiste. Autodidacte, il réalise sa première œuvre sur la vigne de la maison familiale en 1969 ; s’ensuivra une longue série de ce qu’il intitulera plus tard ses “chantiers”. C’est en confrontant les nuances d’une même référence de couleur chez deux marques de peinture concurrentes que Bertrand Lavier va produire ses premières réflexions poétiques sur le concept même de peinture (Rouge Bordeaux par Novémail et Ripolin, 1986 ou Rouge de Chine par Corona et Tollens, 1983-2000) dans les années 1970.
L’œuvre de Bertrand Lavier procède, souvent avec humour, à des déplacements sémantiques inattendus jonglant avec les éléments de langage. Elle s’inscrit dans le prolongement théorique des ready-mades de Marcel Duchamp : Bertrand Lavier s’approprie ce concept tout en y apportant des hybridations, processus hérité de sa formation d’horticulteur. Ce déplacement mènera à ses premiers “objets superposés” où sont notamment associés des meubles et des appareils électroménagers (Panton sur Fagor, 1989). La perception de notre environnement immédiat se trouve ainsi bouleversée face à ces déplacements conceptuels réalisés à partir de gestes simples, qui cristallisent pourtant des enjeux fondamentaux de l’histoire de l’art contemporain.
Ces réflexions explorent avec subtilité les catégorisations traditionnelles qui définissent l’œuvre d’art. La frontière entre peinture et sculpture s’estompe dès lors que l’artiste élabore son corpus des “objets repeints”, véritables objets du quotidien recouverts d’une couche de peinture grossière dans le respect de leurs tons originaux (Golden Brot, 1983).
Il est aussi toujours question de cadrage dans l’œuvre de Bertrand Lavier ; intérêt particulièrement illustré par Lita (1988), une œuvre qui n’existe qu’à travers une zone rectangulaire définie par des projecteurs ou dans Composition rouge, blanche et jaune (1988) où le découpage des lignes d’un terrain de basket compose une abstraction picturale inédite.
Un autre grand chantier exploré par Bertrand Lavier, les Walt Disney Productions, s’attache une fois de plus à se jouer de nos certitudes. D’un geste appropriationniste, l’artiste transpose les œuvres du musée fictif du Journal de Mickey, stéréotypes de l’art moderne, dans la réalité.

“Unwittingly But Willingly” permet de proposer une présentation étendue et significative du travail d’un artiste au rayonnement international et dont l’ancrage local s’affirme avec les œuvres issues de nos deux collections.