Angela Bulloch
Vehicles

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Le Consortium
Curated by Eric Troncy
Angela Bulloch, "Vehicles", Le Consortium, 1997. Photo André Morin © Le Consortium.
Angela Bulloch, "Vehicles", Le Consortium, 1997. Photo André Morin © Le Consortium.
Angela Bulloch, "Vehicles", Le Consortium, 1997. Photo André Morin © Le Consortium.

Angela Bulloch est née en 1966 au Canada. Elle vit à Berlin.


Conçue avec l’artiste, l’exposition constitue la première rétrospective des travaux de Angela Bulloch, jeune artiste d’origine canadienne qui vit à Londres.

Sont ainsi montrées : « Light Pieces », « Sound Pieces », « Rules Series » de même que les œuvres avec des paillassons ainsi que la totalité des plus récentes « Benches » (présentés à Zürich et Londres).

« Before and After Follow Each Other », une des toutes premières œuvres de 1990, conçue initialement pour l’espace de la galerie Interim Art à Londres, est reconstruite intégralement.

D’autres oeuvres récentes (« Choice of Evil », 1996) ainsi que des pièces inédites (notamment les nouvelles séries des « Echasses » et des « Doughnuts Bags ») et une intervention spécifique devant les neuf fenêtres de l’espace principal d’exposition complètent cette présentation.

On attendait pour cette exposition, Angela Bulloch sur le terrain de l’œuvre : c’est sur celui de l’exposition qu’elle nous a déroutés. Elle a conçu cette exposition non comme un espace à traverser mais comme une séquence (de temps) à habiter. Le spectateur en vérité se trouvait confronté à plusieurs vitesses : l’indolence à laquelle invitaient les Bean Bags en représentait l’option basse, la rapidité de réaction des Sound

Mats en formulait l’hypothèse haute. Une oeuvre de la série des Benches invitait à s’allonger puis à lire, restant dans l’exposition l’après-midi entière.

Au-delà du catalogue aujourd’hui au demeurant dépassé des interactivités potentiellement (ou nécessairement) à l’œuvre, et auquel d’ailleurs Angela Bulloch apporta une contribution décisive sinon historique, l’exposition de Angela Bulloch, son travail en général nous invite à la fréquentation de l’exposition. Non pas une fréquentation qui se mesurerait et produirait des « taux » comme c’est désormais l’affligeante obsession et la triste finalité des espaces publics d’art contemporain, mais une fréquentation sur le mode de la camaraderie, de l’amitié, du flirt pourquoi pas, où le temps serait à son tour une esthétique.

Eric Troncy